Les dangers des cheminées à éthanol

Elles confèrent une ambiance agréable à votre intérieur, leur prix est abordable et leur installation rapide : il s’agit des cheminées à éthanol. Mais derrière ces atouts se cachent des points négatifs non négligeables. Plusieurs accidents témoignent du fait que ces cheminées sont tout sauf sans danger. Outre les possibles atteintes à la santé, les risques d’accident et d’incendie ne doivent pas être sous-estimés. Avant tout achat, réfléchissez bien au revers de la médaille de ces cheminées.

[Translate to Français:] Ein Ethanol-Ofen mit Flammen
Top 3 des conseils du CIPI
  • Utiliser ces cheminées uniquement dans de grandes pièces bien aérées.
  • Ne jamais ajouter de combustible dans un foyer allumé ou encore chaud.
  • Gardez toujours un oeil sur le feu.

Une douce ambiance trompeuse

Ces appareils sont vendus par la publicité sous les noms de « cheminées décoratives » ou « poêles à éthanol », dont l’objectif est de créer dans votre intérieur une ambiance réconfortante et chaleureuse. Ils fonctionnent à l’éthanol, au bioéthanol ou à l’alcool à brûler. Les avantages vantés de ces cheminées sont de ne produire ni suie ni poussière, voire même de servir de chauffage. La gamme des modèles proposés se décline sous toutes les formes et dans tous les styles : du feu de camp artificiel miniature jusqu’au foyer qui ressemble à s’y méprendre à une vraie cheminée. Les cheminées à éthanol ont beau être très belles, elles peuvent être très dangereuses en cas d’utilisation inappropriée. Il y a risque de blessures et de brûlures, ainsi que d’explosions et de déflagrations. Par ailleurs, les gaz de combustion peuvent également causer des problèmes de santé.

Qu’est-ce que le bioéthanol ?

Le bioéthanol est un type d’éthanol élaboré à base de parties de plantes, p. ex. betteraves, céréales ou carottes. Tout comme l’alcool, le bioéthanol est produit par la fermentation du sucre. Il peut s’enflammer dès 21 °C et est très explosif.

Les risques des cheminées à éthanol

Risques d’accident et d’incendie

Une flamme nue et un combustible liquide représentent une combinaison qui comporte toujours un risque élevé. Il est particulièrement délicat d’une part de remplir le réservoir de combustible lorsque la cheminée est encore chaude, voire même allumée, et d’autre part d’allumer le combustible : tant que la cheminée est éteinte, le combustible peut s’évaporer et s’accumuler dans les espaces creux de l’appareil. Lorsque l’on allume l’appareil, un embrasement dangereux et explosif peut alors se produire – autrement dit, une déflagration. Un tel phénomène peut causer de très graves brûlures.

Par ailleurs, les flammes ouvertes et souvent trop hautes représentent également un risque important, tout comme les surfaces très chaudes du brûleur. La distance de sécurité requise par rapport aux matériaux combustibles à proximité n’est pas toujours respectée, et l’appareil n’est souvent pas fixé de manière stable.

Les brûlures dues à l’éthanol sont souvent particulièrement étendues et profondes. Lorsque l’éthanol s’enflamme, il atteint près de 400°C, ce qui peut causer une explosion avec une grande onde de choc.

 

Attention aux gaz de combustion toxiques

Théoriquement, l’éthanol ou le bioéthanol se consume entièrement et se transforme en dioxyde de carbone (CO2) et en eau sans produire de fumée ni de suie. La combustion dépend toutefois de la qualité et de la composition du combustible ainsi que des facteurs techniques de la cheminée. Le bioéthanol n’est pas 100% pur, mais contient également des composants tels que le méthanol et l’acétone. Des particules et des gaz présents dans l’air ambiant sont également brûlés. En pratique, le (bio)éthanol ne se consume donc jamais entièrement.

Différents tests ont montré à plusieurs reprises une concentration de polluants trop élevée dans les cheminées à éthanol. Outre le CO2, d’autres gaz toxiques sont produits lorsque la cheminée est allumée, p. ex. : le monoxyde de carbone, toxique pour l’appareil respiratoire, le benzol, toxique et cancérigène, l’oxyde d’azote et le formaldéhyde, gaz lacrymogènes, ainsi que de fines particules de combustion qui peuvent pénétrer dans les poumons. L’utilisation d’une cheminée de ce type dans une pièce dont les fenêtres et les portes sont fermées, comme c’est très souvent le cas pendant les mois d’hiver, favorise la formation de gaz de combustion toxiques. En cas d’aération insuffisante, les produits de combustion s’accumulent dans l’air ambiant, ce qui peut mettre en danger la santé des habitants.

 

Conseils de prévention incendie en détail

Choix d’un emplacement sûr

  • Assurez une distance de sécurité suffisante avec les matériaux combustibles tels que le bois, le papier, les rideaux, etc. 
  • Placez la cheminée sur un support incombustible de manière à ce qu’elle ne puisse pas tomber ou être renversée, car l’éthanol pourrait alors se répandre dans la pièce. Et si la cheminée est allumée à ce moment-là, un incendie peut rapidement se déclarer.
  • N’installez jamais une cheminée à éthanol dans les chambres à coucher.
  • Lisez attentivement les instructions d’utilisation avant de mettre en place la cheminée.
     

Pour une utilisation sûre

  • Ne rajoutez en aucun cas du combustible dans un appareil allumé ou encore chaud ! Il est toujours possible que des flammes invisibles soient présentes et causent ainsi un embrasement explosif, ou une déflagration. Un tel phénomène peut causer de très graves brûlures. Avant de remplir l’appareil, attendez qu’il ait entièrement refroidi.
  • Il convient de remplir la cheminée de combustible peu avant de l’allumer. Prenez garde à ne pas dépasser la quantité de remplissage indiquée. Attention : la cheminée ne doit PAS être allumée si le brûleur contient encore du combustible ou que ce dernier a été renversé à proximité, car des gaz combustibles pourraient s’y être accumulés. Il faut essuyer immédiatement le combustible renversé avec un chiffon sec. Nous vous conseillons de bien humidifier les chiffons avant de les jeter.
  • Ne laissez jamais de combustible liquide à côté de la cheminée.
  • Utilisez toujours le système de mise à feu prévu. S’il n’y en a pas, optez pour un allume-gaz. Prenez garde à ne pas trop vous approcher du bac de combustion.
  • Ne laissez jamais une flamme nue sans surveillance, surtout en présence d’enfants ou d’animaux domestiques. Ne quittez jamais la maison ou l’appartement alors que le feu est encore allumé. N’allez pas dormir tant que la flamme brûle encore.
  • Si la cheminée n’est pas raccordée à un conduit de fumée, la pièce doit être bien aérée. Assurez-vous de faire entrer suffisamment d’air frais afin que les gaz ou produits de combustion problématiques puissent être évacués. Aérez généreusement l’appartement dès que les flammes sont éteintes.
  • Avant d’utiliser la cheminée, vérifiez que le brûleur et le bac de rétention sont étanches. Remplissez la réserve de combustible et le bac de rétention avec de l’eau, ceci à intervalles réguliers ou si la cheminée n’a pas été utilisée pendant une longue période. Après 1 heure, vérifiez si de l’eau a coulé hors des récipients. Si c’est le cas, la cheminée ne doit en aucun cas être allumée. N’essayez pas de faire les réparations vous-même, mais contactez le service après-vente.
  • Stockez uniquement de petites quantités de combustible liquide, et ce à distance de votre cheminée et hors de portée des enfants. 
  • Pour les cas d’urgence, il est recommandé d’utiliser une couverture antifeu ou des extincteurs portatifs adaptés au (bio)éthanol, soit de la classe de feu B pour matières liquides. Il est judicieux d’avoir par exemple toujours à portée de main des extincteurs portatifs à mousse ou avec CO2.

Bases légales concernant les cheminées à éthanol

  • Les chauffages à (bio)éthanol ou les cheminées décoratives doivent être conformes aux exigences de la loi sur la sécurité des produits, soit correspondre à l’état des connaissances et de la technique (LSPro RS 930.111). Dans ce cadre, il est essentiel que l’emballage et l’étiquetage indiquent de manière adéquate le potentiel de danger. Les mises en garde et consignes de sécurité doivent être correctement détaillées, tout comme les instructions de montage et d’utilisation adaptées. Les produits qui ne remplissent pas ces exigences sont interdits de vente.
  • Une fois achetée, une cheminée à (bio)éthanol ne peut pas être installée de manière arbitraire dans un appartement : son installation ainsi que son utilisation sont soumises aux prescriptions de protection incendie de l’Association des établissements cantonaux d’assurance incendie (AEAI). Dans ce cadre, l’exploitant est soumis au devoir de diligence (dispositions générales de la norme de protection incendie). Une distance de sécurité suffisante doit être garantie avec les matériaux combustibles. La pièce doit être suffisamment aérée et le combustible liquide (p. ex. de l’éthanol) doit être ajouté uniquement lorsque le brûleur est éteint et froid.
  • La directive de protection incendie 24-15 Installations thermiques détaille les prescriptions propres à certains types d’appareils de production de chaleur. Les cheminées au (bio)éthanol en font partie :

    4.7. Petits appareils de cuisson ou d’éclairage, appareils décoratifs
  1. Les appareils de cuisson fonctionnant au bioéthanol, au pétrole, à l’essence, à l’alcool, au gaz liquéfié ou similaires ainsi que les feux décoratifs et les lampes fonctionnant avec ces combustibles peuvent être uniquement utilisés à distance suffisante des matériaux combustibles.
  2. L’évacuation des gaz de combustion par un conduit de fumée est obligatoire pour les appareils ou les feux décoratifs qui consomment 0,3 litre de combustible par heure ou davantage, ou dont la puissance calorifique nominale excède 2 kW.
  3. La recharge ne doit être effectuée que lorsque le brûleur est arrêté et refroidi.
  4. L’amenée d’air de combustion et un renouvellement d’air suffisant doivent être garantis dans le local où sont installés les appareils.
  5. Les appareils de chauffage non raccordés à un conduit de fumée ne doivent pas être utilisés pour chauffer des locaux en permanence.

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